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Prunus webbii (Spach) Vierh.

P. webbii (Spach) Fritsch, Amygdalus webbii Spach, A. salicifolia Boiss. & Balansa, A. trabutii A. Chev.

Fra.: Amandier sauvage.   Esp.: Almendro silvestre.   Ang.: Wild almond.   Ara.: Luza, luz, talluzt, talluzet, taluzt, tiluzín, elluz, zelluz.  Tam.: Ibaubaun.

Arbuste ou petit arbre, caducifolié, monoïque, atteignant 4(5) m de haut. Tronc bien défini, tortueux, à écorce fendillée longitudinalement, grisâtre-noirâtre. Branches intriquées et épineuses, étalées ou un peu dressées avec une écorce gris-argenté, fendillée transversalement, qui se détache en fines plaques un peu enroulées. Rameaux très nombreux et épineux qui forment des angles très ouverts avec l’axe principal. Feuilles (0,6-0,9 x 2-3,5 cm) alternes, lancéolées, fines et compactes, à bord finement crénelé ou denté, à dents glanduleuses, glabres, de couleur vert vif sur l’endroit et un peu plus claire sur l’envers. Pétiole 1,2-3 cm, glabre ; stipules caduques. Boutons floraux précoces, apparaissant généralement avant les feuilles. Fleurs solitaires ou géminées, hermaphrodites. Pédicelle très court, enveloppé par les écailles du bouton. Calice à 5 sépales, obovés, glabres, mais un peu poilus sur les bords, verts ou rougeâtres. Corolle à 5 pétales de c. 10 mm, obovés, plus ou moins émarginés sur la pointe, glabres, blancs ou rose pâle, à nervation pourprée. Étamines très nombreuses, à anthères jaunâtres et filets d’abord blancs, puis pourprés. Le fruit est une drupe ovoïde, aiguë, un peu comprimée, de 0,4-0,7 x 1-1,5 cm, à enveloppe externe coriace (mésocarpe), tomenteuse-verdâtre, qui sèche et s’ouvre en mûrissant, laissant le noyau (endocarpe) quasiment libre. Endocarpe très induré, ovale-aigu, caréné, pourvu de nombreux petits trous de forme irrégulière, de couleur brun clair; à l’intérieur il contient une amande très amère.

Floraison:

décembre-mars.

 

Fructification:

juillet-septembre.

Habitat:

Forêts, matorrals et formations rocheuses sur substrats divers. En zones à bioclimat sec à humide, aux étages inframéditerranéen à mésoméditerranéen.

Distribution:

Région méditerranéenne et Asie du Sud-Ouest. Dans le nord de l’Afrique, il s’agit d’une espèce rare, mais amplement répartie du nord du Maroc (Rif et Moyen Atlas) au nord de la Tunisie (vallée de la Medjerda et dorsale tunisienne). Peut-être aussi en Libye (Jebel Akhdar). Dubuis & Faurel (1964) ont décrit en Algérie une densité considérable de cette espèce au pied des escarpements rocheux du versant nord du Djebel Mansourah (Mansourah des Bibans), où elle forme une petite forêt présentant des arbres de bon port.

Observations:

Depuis l’Antiquité, l’homme a développé nombreuses variétés, réduisant l’amertume et augmentant la taille de leurs fruits. C’est ainsi que il a été créé la forme cultivée P. dulcis (Miller) D.A. Webb (P. amygdalus Batsch, Amygdalus communis L.) et ses nombreuses variétés, aujourd’hui cultivées dans toutes les régions tempérées et subtropicales du monde. Dans un processus similaire à celui des oléastres et des oliviers cultivés. P. webbii et P. dulcis s’hybrident, ce qui, associé à la présence dans la campagne de formes réensauvagées de P. dulcis, a fait passer le premier inaperçu aux botanistes de nombreux pays méditerranéens dont il est originaire. Les principales différences entre eux résident dans le fait que P. webbii est généralement plus petit (entre autres parce qu’il a été relégué dans des zones rocheuses et d’autres zones aux sols pauvres, impropres à l’agriculture), ses branches sont plus intriquées et épineuses, ses feuilles et ses fruits sont beaucoup plus petits (celles des variétés cultivées sont souvent jusqu’à trois fois plus gros et lourds), et sont très amers.

État de conservation:

Espèce de répartition vaste mais très rare. Elle n’est actuellement pas évaluée à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN.

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