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Juniperus turbinata Guss.

J. phoenicea L. subsp. turbinata (Guss.) Nyman., J. phoenicea L. auct. pl., J. lycia L.

Fra.: Genévrier rouge.   Esp.: Sabina negral.   Ang.: Phoenician juniper.   Ara.: Araar, arhar, al araar al hor, amellezi, kayzo, badar, djineda, afess.   Tam.: Zimeba, aïfs.

Arbuste ou arbre à feuilles persistantes, monoïque, de jusqu’à 8 m de haut, à port ovoïde-conique, fastigié, tronc généralement droit, parfois tortueux ou même ramifié depuis la base ou prostré en conditions défavorables. Écorce cendrée ou brun-rougeâtre, fibreuse, qui se détache en lanières étroites. Branches de couleur brun-rougeâtre. Ramilles très fines à apex caudé, c’est-à-dire prolongé jusqu’à dépasser les ramilles latérales immédiates, entièrement couvertes de feuilles squamiformes, petites (0,7-1 mm), ovées-rhomboïdales, très imbriquées, aiguës à nettement acuminées, à bord scarieux étroit. Chez les plus jeunes exemplaires, les feuilles sont aciculaires, semblables à celles de J. oxycedrus, avec deux bandes blanches longitudinales (5-14 × 0,5-1 mm). Les cônes mâles naissent solitaires à l’extrémité des ramilles. Les cônes femelles ou galbules naissent latéralement, globuleux ou ovoïdes (8-15 mm), de couleur rouge foncé à la maturité, plus ou moins sans pruine, présentant jusqu’à 7 graines.

Floraison:

janvier-mai.

 

Fructification:

au cours de la deuxième année.

Habitat:

Elle se développe sur des terrains plus ou moins secs très divers, depuis le niveau de la mer, colonisant les dunes côtières, atteignant les montagnes de l’intérieur du N. de l’Afrique jusqu’à environ 2400 m dans le Haut Atlas.

Distribution:

Région méditerranéenne et Macaronésie. Elle apparaît dans le N. de l’Afrique du Maroc à la Libye, et de la Méditerranée au Sahara, avec 3 petites populations plus (avec quelques pieds centenaires) dans 3 montagnes du NE du Sinaï (Gebel Maghara, Gebel Yi’allaq et Gebel Halal). Ces populations sont les derniers vestiges vivants des forêts méditerranéennes qui couvraient une grande partie du Sinaï dans les temps anciens.

Observations:

Taxon très proche de J. phoenicea, non présent dans la région selon les derniers travaux de recherche, duquel il se différencie essentiellement par l’apex de ses rameaux, les feuilles et les galbules, étant donné que J. phoenicea possède des rameaux à apex ne dépassant qu’à peine les ramilles latérales proches, des feuilles squamiformes plus ou moins obtuses et des galbules globuleux plus petits (8-10 mm). Il a fréquemment été cité comme J. phoenicea subsp. turbinata (Guss.) Nyman, en référence aux peuplements côtiers, comme l’a été J. phoenicea subsp. phoenicea pour les peuplements de l’intérieur.

État de conservation:

Espèce relativement commune dans les zones de l’intérieur, mais se faisant de plus en plus rare et menacée dans les régions côtières en raison de l’urbanisation croissante liée à l’activité touristique. Elle est considérée comme Quasi menacée (NT) à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN (Farjon, 2013). Dans la Liste rouge des plantes vasculaires d’Égypte (Flora Aegyptiaca Vol 1, 2000), elle est cataloguée comme « menacée ». En Algérie, elle est incluse en tant que J. phoenicea dans la Liste des espèces végétales non cultivées protégées (décret exécutif 12-03 du 4 janvier 2012).

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