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Cupressus dupreziana A. Camus

C. lereddei Gaussen. C. sempervirens var. dupreziana (A. Camus) Silba.

Fra.: Cyprès de Duprez, cyprès du Tassili.   Esp.: Ciprés del Sahara.   Ang.: Saharian cypress.   Tamahaq: Tarut.

Arbre à feuilles persistantes, monoïque, d’environ 20 m de haut, à port irrégulier mais à forme plus ou moins ovoïde-arrondie. Tronc tortueux atteignant 4 m de diamètre. Aspect général très différent de ses parents nord-africains –selon certains auteurs C. dupreziana serait plus proche de l’espèce chinoise C. funebris Endl. Écorce brun-rougeâtre sur les rameaux et exemplaires jeunes, plus foncée et grisâtre en vieillissant. Ramilles couvertes de feuilles squamiformes, ovales (1-1,5 mm), de couleur vert mat. Cônes mâles ellipsoïdaux (3-4 mm), qui naissent solitaires à l’extrémité des ramilles. Cônes femelles ou strobiles ovoïdes ou ellipsoïdaux (12-24 × 10-17 mm), de couleur brun clair à 10-12 écailles peltées avec écusson plus large que long et mucron central émoussé, très court. Graines plus ou moins aplaties, à ailes larges.

Floraison:

au printemps généralement, bien que cela dépende en dernière instance des précipitations.

 

Fructification:

la fructification et la dissémination des graines, bien plus que la floraison, sont très largement conditionnées aux années les plus pluvieuses.

Habitat:

Lits secs et zones riveraines des montagnes désertiques, entre 1430 et 1830 m d’altitude.

Distribution:

Endémique du Sahara central : massifs du Tassili-n-Ajjer (partie S.-O. du plateau du Tassili dans la région du Meddak, la vallée de Tamrit, la région du Tassili-Hedjiri et Amiok) et du Hoggar (Algérie), seuls quelques restes d’arbres morts encore sur pied étant connus pour cette dernière localité.

Observations:

La situation actuelle de ce cyprès est assez critique. Tous les auteurs coïncident pour dire qu’il s’agit d’une espèce en voie d’extinction, la régénération naturelle n’existant pratiquement pas depuis des décennies. Parmi les environs 230 exemplaires survivants, seulement quelques-uns produisent et portent à maturité des graines, de manière très sporadique, qui ne prospèrent pas dans un sol superficiel où l’humidité et la matière organique sont pratiquement inexistantes. Cet arbre a couvert durant le Tertiaire bonne partie du N. de l’Afrique. Au début du Quaternaire, selon les conclusions de diverses études palynologiques réalisées en Algérie, en Tunisie, au Niger et au Tchad, il peuplait encore un vaste territoire allant de l’Atlas saharien jusqu’au Sahel. L’intérêt chorologique et paléoclimatique de ce fossile vivant est extraordinaire. Certains exemplaires millénaires sont nés lorsque le Sahara offrait un aspect de savane, présentant même des forêts, essentiellement implantées le long des cours d’eau, sous un climat plus frais et humide que l’actuel. La datation au carbone 14 d’une série de pieds réalisée par Abdoun et al. (2005) indique l’existence de pieds vivants de jusqu’à 2400 ans. Il conviendrait de mettre en œuvre un programme de régénération artificielle de l’espèce dans son habitat naturel.

État de conservation:

Considérée comme En danger (EN) à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN (Abdoun et al., 2013). Ces auteurs la réunissent avec C. atlantica dans une même espèce séparée en 2 variétés, désignant les cyprès du Sahara comme C. dupreziana var. dupreziana, qu’ils considèrent comme En danger critique (CR). En Algérie, elle est incluse dans la Liste des espèces végétales non cultivées protégées (décret exécutif 12-03 du 4 janvier 2012).

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