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Ceratonia siliqua L.

Fra.: Caroubier.   Esp.: Algarrobo, garrofera.   Ang.: Carob tree, locust bean.   Ara.: Kharruba, kharruba, kharrub, slaghua, slirua, abemid.   Tam.: Tikerrubl, tasligua, asriuia, sclarua, tikidat, tsitt, ikidu; le fruit vert: abernid; le fruit mûr: tikida; la graine: tirbilt.

Arbre à feuilles persistantes atteignant 10 m de haut, monoïque –rarement polygame ou hermaphrodite–, à tronc bien défini, court, épais, tortueux, à écorce brun-grisâtre ou grisâtre, lisse, et houppier arrondi. Rameaux épais, étalés, grisâtres, les plus jeunes poilus. Feuilles alternes, paripennées, à 2-4 paires de folioles de 2-5,5 × 1,6-4,2 cm, pétiolées, elliptiques à obovées, à sommet arrondi ou émarginé, parfois apiculé, et base plus ou moins arrondie, coriaces, d’un vert foncé sur l’endroit et un peu plus clair sur l’envers, d’abord poilues –au même titre que le rachis–, puis entièrement glabres. Inflorescences racémiformes qui naissent directement des rameaux, voire même du propre tronc, mâles, femelles ou hermaphrodites. Périanthe monochlamyde, en forme de coupe, très petit, à 5 lobules triangulaires, verdâtres ou rougeâtres, séricés. Fleurs mâles habituellement à 5 étamines, libres, à filet verdâtre et anthères jaunâtres ou rougeâtres. Fleurs femelles à pistil séricé, terminé en un stigmate discoïde, plus ou moins bilobé. Gousse de 8-25 × 2-3 cm –ne dépassant pas habituellement 15 × 2 cm chez les exemplaires sauvages–, comprimée, linéaire-ellipsoïdale et fréquemment un peu courbée, glabrescente ou à poils appliqués épars, d’abord verte, puis brun-rougeâtre et enfin noirâtre et de consistance coriace, à 1-17 graines. Graines de 8-10 × 6-7,5 mm, lenticulaires, légèrement comprimées, brunâtres et lisses.

Floraison:

septembre-janvier.

 

Fructification:

une année après.

Habitat:

Forêts et matorrals thermophiles, sur sols divers bien qu’avec une préférence pour les calcaires. En bioclimat semi-aride à subhumide, aux étages inframéditerranéen et thermoméditerranéen. Elle ne supporte pas les gelées.

Distribution:

Région méditerranéenne. Dans le N. de l’Afrique, elle est commune dans les terres basses de presque toute l’aire méditerranéenne, du Maroc à l’Égypte et au Sinaï. Elle ne pénètre pas beaucoup vers l’intérieur, ne supportant pas le climat continental, bien que sous conditions très favorables elle puisse atteindre l’Atlas saharien, pouvant alors atteindre une altitude d’environ 1600 m.

Observations:

Cultivé pour ses gousses, il s’agit d’un arbre commun dans l’aire méditerranéenne, voire même dans certains oasis sahariens. Il formait probablement des forêts denses dans tout le territoire, en particulier en Algérie et en Tunisie, mais qui ont aujourd’hui disparues en raison de l’exploitation agricole. Ces forêts, desquelles quelques vestiges peuvent être observés dans les marabouts ou cimetières musulmans, étaient fondamentalement composées d’arbres et d’arbustes thermophiles, tels que Olea europaea, Phillyrea latifolia, Tetraclinis articulata, Rhamnus lycioides et Pistacia lentiscus.

Les fruits du caroubier font l’objet de multiples usages, employés fréquemment dans l’alimentation humaine et animale, ses gousses charnues étant hautement nutritives, présentant jusqu’à 40 % de sucres. Ses graines présentent un poids très similaire, raison pour laquelle elles ont longtemps été utilisées pour peser les médicaments, pierres et métaux précieux, etc., fonction qu’elles remplissent encore de nos jours. Du nom grec du caroubier et de ses graines (keration) provient son nom arabe (kirats), emprunté à son tour pour donner naissance au mot carat, unité aujourd’hui utilisée pour déterminer la pureté de certains métaux précieux comme l’or, ainsi que pour définir la masse des pierres précieuses et des perles en joaillerie. Les graines permettent d’obtenir la gomme de caroube, utilisée dans les industries pharmaceutique, cosmétique, textile et autres.

État de conservation:

Espèce relativement commune à aire de répartition vaste, qui n’est pas considérée comme menacée. Considérée comme de Préoccupation mineure (LC) à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN. Dans la Liste rouge des plantes vasculaires d’Égypte (Flora Aegyptiaca Vol 1, 2000), elle est cataloguée comme « menacée ».

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