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Cupressus atlantica Gaussen

C. sempervirens var. atlantica (Gaussen) Silba, C. dupreziana subsp. atlantica (Gaussen) Silba, C. dupreziana var. atlantica (Gaussen) Silba

Fra.: Cyprès de l’Atlas.   Esp.: Ciprés del Atlas.   Ang.: Moroccan cypress.   Ara.: Saru, sro al Atlas, azel, azil, arella.

Arbre à feuilles persistantes, monoïque, atteignant 30 m de haut, à port conique. Tronc droit atteignant 1 m de diamètre voire plus, à écorce grisâtre, fibreuse et striée longitudinalement. Les rameaux naissent perpendiculairement au tronc, plus ou moins étalés autour de l’arbre, légèrement dressés. Espèce peu polymorphe, rappelant C. sempervirens f. horizontalis (Mill.) Voos, mais ses rameaux sont habituellement plus dressés et la couleur de son feuillage beaucoup plus claire. Ramilles couvertes de feuilles squamiformes, très petites (0,5-1 mm), triangulaires, très opprimées, de couleur vert-blanchâtre, cendrées, glauques. Cônes mâles ovoïdes (3-6 mm), solitaires à l’extrémité des ramilles. Cônes femelles ou strobiles sphériques (18-25 mm) de couleur brun-grisâtre, à 8-12 écailles peltées pourvues d’un petit mucron central émoussé. Les graines sont aplaties, à une aile très étroite.

Floraison:

printemps.

 

Fructification:

automne de l’année suivante, la dissémination des graines se produisant à partir de la troisième année.

Habitat:

Sur substrats très divers, de moyenne et haute montagne (900-2200 m). En zones à bioclimat semi-aride à subhumide, aux étages thermoméditerranéen et mésoméditerranéen.

Distribution:

Endémique du versant N. du Haut Atlas centro-occidental, où elle forme des forêts, généralement très éclaircies, d’étendue considérable. Son aire de répartition correspond à la région du haut Nfiss (haut Goundafa dans certains textes), principalement au versant N. du Tizi-n-Test, bien que le versant S. présente également au moins une douzaine de petits peuplements.

Observations:

Cette espèce atlasique fut initialement prise pour C. sempervirens, comme cela apparaît dans les deux principales œuvres classiques marocaines : Catalogue des plantes du Maroc (1931) et Flore de l’Afrique du Nord (1952). Néanmoins, une série de différences telles que le port, la couleur des feuilles ou la forme, la taille et le nombre d`écailles des cônes engagea Gaussen à commencer à la définir comme C. marocana, plus tard, il l’a décrit comme C. atlantica. Actuellement, il a tendance à être subordonné au sein de C. dupreziana, en tant que variété ou sous-espèce (The Plant List, UICN Red List).

Au début de l’Holocène, les cyprès étaient beaucoup plus répandus dans le N. de l’Afrique, mais les coupes, le surpâturage et la désertification généralisée qui ont affecté la zone au cours des derniers millénaires ont entraîné leur disparition sur de vastes zones. Il conviendrait aujourd’hui de réaliser une étude génétique minutieuse de ses derniers peuplements (Haut Atlas occidental, Sahara central, dorsale tunisienne et Djebel Akhdar) et de les protéger contre les coupes et le pâturage ; en effet, même si ces activités peuvent paraître des usages traditionnels durables, lorsque certaines espèces se trouvent en situation critique et occupent des aires restreintes, il convient de faire le choix entre leur protection adéquate ou leur disparition pure et simple.

État de conservation:

Considérée comme En danger (EN) à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN (Abdoun et al., 2013). Ces auteurs la réunissent avec C. dupreziana dans une même espèce séparée en 2 variétés, désignant les cyprès de l’Atlas marocain comme C. dupreziana var. atlantica, que Gardner & Griffiths (2013) considèrent comme En danger critique (CR). Au Maroc, elle est incluse dans la Liste des espèces nécessitant une autorisation pour toute utilisation à des fins commerciales (loi 29-2005 et décret 2-12-484 du 21 mai 2015).

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