Medemia argun (Mart.) H. Wendl.
Hyphaene argun Mart., M. abiadensis H. Wendl.
Fra.: Palmier argoun. Esp.: Palmera argun. Ang.: Argun palm. Ara.: Argun.
Arbre atteignant 10 m de haut, à feuilles persistantes, dioïque, à tronc droit, couvert par les vestiges des vieilles feuilles, qui se maintiennent plusieurs années sur le tronc avant de tomber. Feuilles de jusqu’à 1,5(2) m de long, formant une vaste houppe à l’extrémité du tronc, à limbe palmé, vert glauque et pétiole plan-convexe, jaune brillant, à bord noir et épines marginales épaisses, courtes, antrorses, noires. Inflorescences en spadices composés, à diverses ramifications spiciformes, pendants, entourés de spathes. Fleurs unisexuées, les mâles à périanthe composé de 6 tépales disposés en 2 verticilles, et 6 étamines également disposées en 2 verticilles ; les femelles à périanthe composé de 6 pièces disposées en 2 verticilles et d’un ovaire supère à 3 carpelles libres, dont deux avortent avant la maturité. Le fruit est une drupe de 6-7 × 5-6 cm, pourpré-noirâtre à maturité.
Floraison:
mars-mai.
Fructification:
Sans données pour cette région
Habitat:
Oasis et oueds du désert de Nubie, où elle peut se passer de précipitations pendant plusieurs années.
Distribution:
Elle se trouve restreinte au désert de Nubie, dans le S. de l’Égypte (oasis de Dungul et Nakhila, oued Allaqi et affluents) et le N. du Soudan (Ouadi Shagrib, Murray wells, …).
Observations:
Ses fruits sont connus de longue date, apparaissant fréquemment parmi les offrandes funéraires retrouvées dans les tombes de l’Égypte ancienne, mais la plante demeurait inconnue, et cela jusqu’en 1837, lorsque plusieurs pieds d’un palmier dont les fruits correspondaient ont été découverts dans le N. du Soudan, en plein désert de Nubie. Ce palmier a été décrit par Carl von Martius en 1845 comme une nouvelle espèce du genre Hyphaene Gaertn., sous le nom de H. argun. Cependant, au vu des caractères particuliers de cette plante, le botaniste allemand Hermann Wendland créa, en 1881, le genre Medemia, regroupant 2 espèces, aujourd’hui considérées comme de simples synonymes. Il n’a été localisé en Égypte qu’au début du XXe siècle, dans le désert de Nubie également. Il s’agit habituellement d’exemplaires isolés ou formant de petits groupes ne dépassant pas sept ou huit individus. La fragilité des zones où se développe ce palmier rare, ainsi que l’utilisation locale de ses feuilles, font craindre pour sa survie à l’état naturel.
État de conservation:
Espèce très rare et menacée. Considérée comme En danger critique (CR) à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN (Johnson, D., 1998). Dans la Liste rouge des plantes vasculaires d’Égypte (Flora Aegyptiaca Vol 1, 2000), elle est cataloguée comme « menacée ».