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Sideroxylon spinosum L.

Argania spinosa (L.) Skeels

Fra.: Arganier.   Esp.: Argán.   Ang.: Argan.   Ara.: Argan.   Tam.: Argan, afiyach, zekmun, abelziz, abau, tafayucht; le fruit: luz el barber; le amande: tiznint.

Arbre à feuilles persistantes, hermaphrodite, atteignant 10(15) m de haut, à port régulier, houppier ample et arrondi, rappelant un peu le port du chêne vert. Le tronc, un peu tortueux, résulte parfois de la soudure de plusieurs tiges entrelacées. Écorce grisâtre, très fendillée, longitudinale et transversalement rugueuse. Rameaux étalés, légèrement dressés. Ramilles courtes terminées en épines solides, pourvues ou non de feuilles. Feuilles de 15-50 × 4-10 mm, alternes, lancéolées, oblancéolées ou spatulées, obtuses, entières, pétiolées, coriaces, glabres, de couleur vert vif sur l’endroit et un peu plus claires sur l’envers, fréquemment réunies en fascicules, mais parfois solitaires. Inflorescences en fascicules sessiles, généralement axillaires. Fleurs sessiles, verdâtre-jaunâtre, à teintes blanchâtres. Calice à 5 sépales de 3-3,6 × 1-1,6 mm, obovales, pubescents, scarieux sur les bords. Corolle à 5 pétales (5-5,5 × 1-1,8 mm), glabres, à la base desquels naissent les étamines. Anthères exsertes. Ovaire poilu. Style glabre, exsert. Fruit en baie ovoïde ou subglobuleuse, de 1,5-4 × 1,5-2,5 cm, verdâtre-jaunâtre. En son intérieur se trouve une sorte de noix dure à 2-3 graines.

Floraison:

mars-juin.

 

Fructification:

environ 1 année après la floraison, fin du printemps-début de l’été.

Habitat:

Elle semble indifférente au substrat, apparaissant sur presque tous types de terrains (dépressions limono-sableuses, formations rocheuses, sols profonds, etc.), depuis quasiment le niveau de la mer jusqu’à environ 1500 m. En zones à bioclimat aride à sec, à hivers doux, aux étages inframéditerranéen et thermoméditerranéen.

Distribution:

Endémique du N. de l’Afrique. Elle atteint sa plus grande densité dans la zone macaronésienne (Haut Atlas occidental, vallée du Souss et Anti-Atlas occidental), où elle formait probablement à l’origine une immense forêt. De petits peuplements et des pieds isolés apparaissent également : au S., jusqu’à la Seguia el-Hamra et oueds alentours (extrémité N.-O. du Sahara), au S.-E. jusqu’à Tindouf, la zone de Merkala et de l’oued El Ma (Algérie), et au N., par la zone côtière et subcôtière atlantique, jusqu’à proximité de Rabat. Présence d’un peuplement intéressant à Taourirt (entre Berkane et la Moulouya, au N.-E. du Maroc).

Observations:

Espèce de grande valeur économique, ses forêts étant exploitées depuis l’Antiquité de manière similaire à la « dehesa » ibérique, en les éclaircissant beaucoup sans arriver à les éliminer, de manière à ce que l’espace entre les arbres puisse être pâturé et cultivé. Si cette déforestation sélective réalisée dans la plaine constitue une forme d’exploitation rationnelle des ressources naturelles, elle entraîne dans les versants une perte importante de sol fertile par érosion, particulièrement aggravée par la pression du bétail. Il a été calculé que plus de 100 000 personnes vivent directement ou indirectement de l’exploitation de l’arganier dans le S.-O. marocain, ce qui donne une idée de l’importance économique de ces arbres dans une région semi-aride. L’une des utilisations les plus habituelles et intéressantes est l’extraction de l’huile de ses graines, très nutritive ; l’huile d’argan possède également des propriétés cosmétiques et médicinales.

État de conservation:

Espèce commune mais à aire de répartition restreinte. Considérée comme de Vulnérable (VU) à l’échelle mondiale dans la Liste rouge des espèces de l’UICN (Oldfield, 2022.). Dans le Livre Rouge de la flore vasculaire du Maroc (Fennane, 2021), a été considérée comme Quasi menacée (NT). En Algérie, elle est incluse dans la Liste des espèces végétales non cultivées protégées (Décret exécutif 12-03 du 4 janvier 2012).

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